Alors que dimanche le 11 mars 2012, au journal de 20 heures de France 2, Alain de Chalvron, le correspondant de France 2 au Japon, indiquait que 82 % des Japonais veulent sortir du nucléaire, et qu'en France les politiques ne semblent toujours pas avoir pris conscience des enjeux réels en ce qui concerne le nucléaire, il nous a paru intéressant de reprendre le communiqué de presse du collectif d'organisation de la chaîne humaine.
Communiqué de presse du 11 mars 2012 du Réseau "Sortir du nucléaire", Agir pour l'environnement, France Libertés, Greenpeace, Sud Rail.
La catastrophe de Fukushima entre dans sa première année, et le peuple japonais continue de souffrir dans sa chair de la contamination radioactive. Partout dans le monde, ce cataclysme a été un électrochoc, mais la classe politique française est jusqu'ici restée sourde à la nécessité de sortir du nucléaire en France. A quelques semaines des élections présidentielles, c'est un signal d'une puissance exceptionnelle qui vient de lui être envoyé.
Ce dimanche 11 mars 2012, un an jour pour jour après le début de la catastrophe de Fukushima, plus de 60 personnes ont déferlé dans la vallée du Rhône, de Lyon à Avignon, en formant une gigantesque chaîne humaine.
Simples citoyens et militants de longue date venus de toute la France, riverains des centrales et habitants des régions voisines, se sont ainsi donné la main sur 230 km, au coeur de la zone la plus nucléarisée d'Europe, soit la distance séparant Fukushima de Tokyo. Unis, ils se sont retrouvés pour témoigner leur solidarité avec le peuple japonais et exprimer leur volonté de reprendre en main la politique énergétique française, pour enfin sortir du nucléaire.
En participant à cette chaîne humaine, co-organisée par le Réseau "Sortir du nucléaire" et le collectif "Réaction en Chaîne Humaine", ces dizaines de milliers de personnes ont démontré que la sortie du nucléaire est une aspiration forte partagée par la majorité des citoyens français.
En même temps que cette chaîne humaine, d'autres chaînes ont eu lieu dans d'autres régions de France (dont une à Bayonne, une à Bordeaux, une dans le Finistère...), pour la sortie du nucléaire et en solidarité avec le Japon durablement meurtri. Dans le monde entier, de l'Allemagne au Brésil en passant par la Mongolie, de nombreuses actions ont prouvé la volonté des peuples de protéger leurs enfants et les générations futures en bannissant le nucléaire de notre avenir commun.
Traquer les gaspillages énergétiques, isoler les bâtiments, améliorer l'efficacité énergétique, développer des énergies alternatives propres, sûres, créatrices d'emploi : les solutions techniques pour mettre fin à l'atome sont à notre portée ! Il ne manque plus qu'une décision politique, que plusieurs de nos voisins européens ont d'ores et déjà adoptée. Seul le gouvernement français, sous l'emprise du lobby nucléaire, persiste dans le déni et la fuite en avant.
La participation massive à cette chaîne humaine le confirme : face à la surdité des politiques, les Français sont prêts à se mobiliser par dizaines de milliers pour sortir de cette énergie du siècle dernier. A quelques semaines de l'élection présidentielle, les futurs candidats n'ont plus le droit d'ignorer les demandes des citoyens : mettre au point un calendrier de sortie du nucléaire civil et militaire, fermer dès maintenant l'ensemble des réacteurs vieillissants, mettre fin au programme EPR, et s'engager résolument dans la transition énergétique. Il est temps pour eux de le comprendre et d'en tirer les leçons qui s'imposent.