mercredi 30 novembre 2011

Pierre Rabhi interrogé sur le changement de société

Mercantilisme et mainmise de grands groupes ?

"S'il n'y a plus que des multinationales qui ont le droit de vendre des semences, alors que nous avons un patrimoine semencier de 10 à 12 000 ans, transmissible de génération en génération, ça veut dire que l'on engage l'humanité dans un processus de prise en otage et de hold-up légalisé".

Ce sont les propos de Pierre Rabhi recueillis par deux étudiants en journalisme, Hélène Lancial et Leïla Piazza,  et publiés sur le site du journal Libération  le 26 novembre 2011, donc avant le vote à l'Assemblée Nationale d'une proposition de loi en date du 28 novembre 2011. Bien que relativement court, l'article est néanmoins fort intéressant.  Au-delà de l'aspect technique et éthique relatif aux semences, il rejoint la problématique largement évoquée sur ce blog de la nécessité d'un changement, de la création d'un autre monde:

Comment enclencher le changement de société ?

"Un changement de société ne se fait pas du jour au lendemain. Mais je dirais qu'il commence par soi. Si on veut que la société change, il faut que l'humain change. Et l'humain ne peut changer que si chacun de nous change. Il ne faut pas se faire d'illusion là dessus et réfléchir au modèle que nous voulons mettre en place. Je le base sur la sobriété, sur quelque chose qui nous ramènerait à la juste mesure. Avec une croissance économique infinie, le toujours plus infini n'amènera certainement pas le changement, mais une chaotisation générale."

Une solution politique ?

"Bien sûr, la politique est indispensable. Seulement le discours politique d'aujourd'hui ne remet pas en question le modèle. Il veut simplement l'aménager, le faire perdurer à tout prix. On est donc en train de faire de l'acharnement thérapeutique sur un modèle qui ne fonctionne plus. Les citoyens, en s'impliquant dans le changement, réussiront à amener, sans doute, une politique différente."

Lire l'article de Libération