Dans un Point de vue paru dans Le Monde du 20 juillet 2011 sous le titre "La faim, un scandale de notre temps", Bruno Lemaire , ministre de l'agriculture, tire la sonnette d'alarme.
"Une famine dramatique frappe la corne de l'Afrique. Elle provoque des milliers de morts. Elle pousse des familles à l'exode. Elle laisse des millions de femmes et d'enfants dans le dénuement le plus total. Depuis des années, nous connaissons ces crises à répétition.
Pourtant nous devons refuser l'indifférence et combattre la résignation. Car la faim ne rime pas avec des époques révolues et ne disparaîtra pas du jour au lendemain. Elle est le quotidien de millions de personnes à travers la planète. Elle est la première source de la misère et une des causes majeures d'instabilité politique.
La faim est un scandale de notre temps. Elle exige une action immédiate et résolue de la communauté internationale. Elle appelle la mise en place d'une stratégie de développement agricole dans les pays les plus pauvres de la planète, suivant les orientations fixées dans le plan d'action du G20.
[...] Aujourd'hui nous nous mobilisons pour la sécurité alimentaire en Afrique. Mais, demain, d'autres continents pourraient être touchés par la faim. Nous en appelons à la responsabilité. Le temps est à l'action. Un peu plus de solidarité contre la faim, un peu moins d'aveuglement. Un peu plus de coopération, un peu moins d'égoïsme. C'est la voie que la France propose." Source: Le Monde 20.07.2011
L'on ne peut qu'approuver une telle déclaration d'intention. Mais l'on ne peut ignorer non plus qu'à travers le monde certains financiers spéculent quotidiennement sur les céréales (blé, maïs, soja, ect...) ou autres produits de consommation courante, que ce soit à la Bourse de Chicago ou ailleurs ! Y a t'il réellement pénurie à l'heure actuelle à l'échelle mondiale, ou bien la nourriture est elle présente en quantité suffisante pour tous dans le monde ? Y aurait il peut-être essentiellement un problème de partage et de répartition des ressources ? Même si les guerres évidemment n'arrangent rien à la situation de certains pays, à l'heure où les puissants pensent essentiellement à sauver un système, et en quelque sorte un statu quo, ne conviendrait il pas de raisonner davantage en termes de coopération et de solidarité plutôt qu'en termes de compétition et de loi des marchés ?
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